• Vous pour qui j’écrivis - Dairine



    Vous pour qui j'écrivis, ô belles jeunes femmes !
    Vous que, seules, j'aimais, relirez-vous mes vers
    Par les futurs matins neigeant sur l'univers,
    Et par les soirs futurs de roses et de flammes ?

    Songerez-vous, parmi le désordre charmant
    De vos cheveux épars, de vos robes défaites :
    "Cette femme, à travers les sanglots et les fêtes,
    A porté ses regards et ses lèvres d'amant."

    Pâles et respirant votre chair embaumée,
    Dans l'évocation magique de la nuit,
    Direz-vous : "Cette femme eut l'ardeur qui me fuit...
    Que n'est-elle vivante ! Elle m'aurait aimée..."

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