Vous pour qui j'écrivis, ô belles jeunes femmes !
Vous que, seules, j'aimais, relirez-vous mes vers
Par les futurs matins neigeant sur l'univers,
Et par les soirs futurs de roses et de flammes ?
Songerez-vous, parmi le désordre charmant
De vos cheveux épars, de vos robes défaites :
"Cette femme, à travers les sanglots et les fêtes,
A porté ses regards et ses lèvres d'amant."
Pâles et respirant votre chair embaumée,
Dans l'évocation magique de la nuit,
Direz-vous : "Cette femme eut l'ardeur qui me fuit...
Que n'est-elle vivante ! Elle m'aurait aimée..."