• Les chaines de la liberté - Isabelle Jacob - Sodomie


    Louis soupira, il y avait un sacré travail pour lui ouvrir les yeux. A ces propos il serait habituellement parti, préférant ne pas avoir à faire toute l'éducation d'une femme en partant de zéro. Il n'envisagea pourtant pas une seconde de se lever et de partir, il tenait à Isabelle, lorsqu'il l'avait vu jouir il avait senti une bouleau fond de son estomac qu'il ne connaissait pas. Puis, les défenses d'Isabelle lui semblaient vraiment trop évidentes et énormes pour être infranchissables rapidement. Il se sentait plein de désirs, surtout du désir de désirs sans fin, d'avancer, de s'enfoncer en elle, de faire d'elle ce dont il rêvait...
    « Sexuellement, la perversion s'exprime par la fixation d'une personne sur un objet ou un mode de relation à l'autre. Fixation compulsive et obligatoire pour atteindre le plaisir. Par exemple, est pervers celui qui ne peut jouir qu'en présence d'une femme portant des talons aiguilles, ou bien en se masturbant dans une couche. Selon les psys, il n'y a pas de perversions possibles entre adultes consentants.
    -Que cela veut-il dire consentant ? »
    Louis sourit. Il ne l'avait pas surestimée, elle avait posé LA question.
    « Cela ne signifie pas grand-chose effectivement. Pour être consentant il faut être conscient, et se connaître. Disons pour simplifier que dans le contexte cela signifie entre adultes ne subissant pas de pressions et d'obligations extérieures. Quant aux contraintes intérieures, elles existent toujours, et sont difficiles à contrôler.
    -Cela permet toutes les déviations alors ? Isabelle était très concentrée, essayant de comprendre ces notions.
    -Ce ne sont pas des déviations mais des expressions différentes du même plaisir. Si une femme prend du plaisir à se faire sodomiser quel est le problème ?
    -C'est sale ! C'est cela le problème.
    -C'est toi qui voit cela comme sale. Pas elle qui y prends son plaisir. Elle voit cela même lumineux, pur et grandiose. Et elle jouit d'être prise par là, et elle se sent belle et femme de jouir ainsi.
    -Tu as déjà sodomisé une femme qui aimait cela ?
    -Oui, plus d'une fois.
    -Je croyais que c'était un fantasme purement masculin. En tous cas ne compte jamais sur moi pour cela ! »
    Isabelle se sentait un peu ébranlée. Elle avait assez envie de se laisser convaincre qu'elle n'était pas perverse d'avoir pris du plaisir à ces images. Envie de ressentir à nouveau ce plaisir. En même temps, cela était trop nouveau et trop déstabilisant pour elle.
    « Et tu crois que c'est la même chose d'avoir des images dans la tête et de vivre ses fantasmes ? »
    -La même chose de quel point de vue ?
    -Et bien, est ce que c'est naturel d'avoir des images plein la tête.
    -Oui, c'est naturel d'avoir des images plein la tête. La quasi-totalité de la population a des milliers de fantasmes et désirs sexuels en tête. Maintenant tous les fantasmes ne sont pas bons à vivre. La majorité des femmes fantasment d'être violées, cela signifie absolument pas qu'elles ont envie d'être violées et surtout pas qu'elles y prendraient le moindre plaisir.
    -Donc si je prends du plaisir à m'imaginer comme tu m'as décrite tout à l'heure, cela ne signifie pas que j'y prendrais un quelconque plaisir.
    -Pas obligatoirement en tous cas. Tous les fantasmes ne sont pas à vivre, mais d'autres le sont, pour prendre un plaisir fort, plein, simplement parce qu'ils correspondent à ta sexualité.
    -Tu veux dire que ma sexualité c'est d'être utilisée comme tu l'as décrit ?
    -Je crois que tu n'as aucune idée de ce qu'est ta sexualité...
    Et toi tu le sait ? » Mais elle n'attendait pas de réponse.

    Louis était malgré tout effaré du manque de connaissance d'Isabelle dans le domaine du plaisir amoureux et sexuel. Il résolut de l'emmener au Mégastore sur les Champs Elysées après le petit déjeuner, trouver le rapport Hite sur les femmes, afin qu'elle se cultive un peu. Surtout, cela lui permettrait d'objectiver ce qu'il lui disait. D'un côté son ouverture dans la discussion était un signe de son désir d'apprendre, de s'avoir, de se découvrir. Les œufs étaient froids maintenant. Isabelle semblait s'être endormie, la tête toujours posée sur ses genoux. Pourquoi la trouvait-il si douce, si tendre, si attirante. Il avait envie de l'écraser entre ses bras puissants, l'avaler, l'aimer. L'idée le fit sourire. Il aurait pu mieux tomber quand même, sur une femme à la sexualité épanouie désirant lui appartenir et lui offrir son corps et son âme sans retenue. Il était loin du compte.

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